Our talents
Où qu’il aille, pour peu qu’il y ait dans les parages une merveille gothique ou un vestige de muraille, Henrique est du genre à poser les yeux partout, admirant jusqu’au moindre caillou : « J’aime les belles lumières et les belles harmonies. Quand je suis en vacances, il n’est pas rare que je distingue la touche d’Aurige sur certains monuments. C’est un niveau de qualité qui ne trompe pas, alors forcément, lors des visites, je suis celui qui ralentit le reste du groupe ! » Déjà plébiscité au temps des cathédrales, le savoir-faire de l’Appareilleur des Compagnons de Saint Jacques est peu banal. Qu’Henrique mette sa patte sur les bouches à feu de la citadelle de Blaye, sur des voûtes en croisés d’ogives ou des fontaines ouvragées, qu’il réhausse les remparts d’un fort médiéval ou intervienne sur la construction ex nihilo d’un château viticole à Saint-Émilion, c’est avec une application chirurgicale qu’il modélise l’agencement des pierres de taille. Et comme la taille du caillou démarre dès le papier, bien avant le premier coup de ciseau, Henrique compile des dizaines de cotes afin de tout imbriquer au cordeau. Mobilisant un jeu de calculs et d’intuitions, il anticipe les effets de la gravité, des pressions mécaniques et de l’érosion ; vigilant du diagnostic jusqu’aux finitions, il veille à ce que la pierre s’insère harmonieusement auprès de ses congénères : « Que ce soit en restauration ou sur du neuf, l’Appareilleur se situe à la base du projet. La réussite du chantier suppose que ses projections soient d’une rigueur absolue. C’est stimulant et très satisfaisant de voir ce qu’on a dessiné se concrétiser au fur et à mesure. » Pour entretenir la souplesse de son poignet « comme le ferait un pianiste », il lui arrive, entre deux maquettes réalisées à la main, d’enfiler les gants pour taquiner la roche, de ciseler les volutes du fronton d’un kiosque.
À l’époque, déjà, Henrique se voyait bien suivre le sillage de son père maçon. En contrepoint de son baccalauréat scientifique, le jeune homme multipliait les petits boulots estivaux dans le BTP avant d’obtenir son CAP en taille de pierre dès l’année 2000. Dans son élan, Henrique rejoint les Compagnons du Devoir et arpente, entre autres, le Sud de la France pour parfaire son art ; il se fixera un moment dans les Bouches-du-Rhône, s’attelant à un chantier décisif : « J’ai passé une année à monter les deux-mille mètres cubes de pierre pour l’édification de l’église de la Sainte-Famille d’Istres. Dans le cadre de mon chef-d’oeuvre, j’y ai aussi réalisé les fonts baptismaux ! » Sur les recommandations d’un ancien, Henrique intègre en 2007 les Compagnons de Saint Jacques en qualité de Chef d’équipe tailleur. Encore lui fallut-il participer activement à un projet en jachère, car l’agence bordelaise n’était pas totalement sortie de terre – « du coup, j’ai participé à la création de l’antenne ! » Bien vite, Henrique découvre tout ce qu’un grand groupe peut déployer en termes de logistique, avec un outillage renouvelé à flux tendu ou encore son « joujou », ce scanner 3D dernier cri – « je me souviens d’ailleurs, lors de mon tout premier jour, ce fourgon qui m’attendait avec deux palettes de matériel neuf, ce que je n’avais jamais vu dans aucune autre entreprise ». Henrique put aussi bénéficier d’une formation en dessin assisté par ordinateur ; lorsqu’on lui proposa le poste d’Appareilleur, il se sentit capable de lui rendre pleinement honneur : « Historiquement, c’était une tâche dévolue aux architectes et aux ingénieurs. Mais les tailleurs de pierre peuvent apporter une vision plus empirique, très orientée sur la connaissance des matériaux et de l’architecture locale. On a les proportions dans le regard ! »
Dans la petite ville de Cézac où il a établi résidence, Henrique s’implique dans les activités compagnonniques en y dispensant son savoir et sa science. De la même manière, il retrouve volontiers ses origines lors d’un voyage à Monção avec son épouse et ses deux filles, où il perfectionne autant sa maîtrise de la langue de Magellan que son érudition en matière de beaux bâtiments : « À partir d’un granit particulièrement dur à travailler, les Portugais ont édifié des monuments incroyables en style baroque, comme la Tour des Clercs à Porto. » Même pour ce qui est de ses escapades livresques, l’éternel impénitent se raccroche au monde de la fresque, comptant parmi ses romans préférés Les Piliers de la Terre ou encore Les Étoiles de Compostelle – « sans surprise, j’adore les livres dont la narration tourne autour du travail de la pierre ! ». À n’en pas douter, ces auteurs pourraient puiser dans le quotidien d’Henrique de quoi combler nombre de pages blanches, tant il lui arrive de dénicher des capsules temporelles. Si les patronymes gravés à même la roche constituent l’essentiel des trouvailles, il est tantôt des découvertes inattendues, comme cette pièce argentine du XIXe siècle coulée dans quelques entrailles, ou encore des colifichets lovés dans un interstice. Honorant à son tour la tradition, Henrique glisse parfois dans une jointure un parchemin niché dans une bouteille. En la scellant de cire, il s’amuse ainsi à laisser pour les générations à venir et ses lointains successeurs, le souvenir de son passage dissimulé dans les profondeurs.
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Qu’elle flamboie sur le Palais de justice de sa ville de Rouen ou sur la façade de Notre-Dame, la pierre est pour Angelo une matière qui « renvoie au propre de l’âme » ; avant même que le Sculpteur ne la cisèle, il se recueille devant elle : « La roche a mis des milliers d’années à se former avant d’être modelée par l’humain ; je pourrais passer des heures à ausculter un monument dans ses moindres ornements ! Pour effectuer une intervention de qualité, il est fondamental de comprendre l’œuvre dans toutes ses dimensions. » Antiquité, Moyen Âge et Renaissance, immergé dans l’étendue des siècles, Angelo restaure selon les canons de l’époque ; il sait que quand les cheveux doivent filer droit sur une statue romane, ils virevoltent dans un style baroque – « c’est assez inexplicable, mais par la seule forme d’un membre, je peux reconnaître la patte d’un sculpteur. » De la même manière qu’il imprime la grâce aux petits anges, il affuble les gargouilles de grimaces ; il fait naître les chimères au son du burin, et en tapotant quelques refrains, prolonge le sommeil des gisants souverains. Cette recherche de l’harmonie des courbes et des lignes, Angelo la cultive depuis la réalisation de son premier Saint-Jérôme, qui préfigurerait sa trajectoire dans l’Hexagone. Si le Sculpteur en chef de chez Tollis assure la logistique et vérifie la sécurité des échafaudages, il demeure avant tout un homme de terrain. La chapelle royale de Versailles, l’abbaye du Bec-Hellouin et l’église Saint-Maclou sont autant de trésors qu’il aura marqués de son empreinte : « Pour l’abbatiale de Saint-Ouen, c’est une trentaine de greffes et de sceptres qui ont été réalisés pour la galerie des rois et des reines ! Dans ces moments-là, je réalise à quel point ma profession peut faire revivre un ouvrage d’exception. »
Au Panthéon des inspirations d’Angelo, on croise autant des bâtisseurs de châteaux que des grands maîtres du XVe, comme Léonard de Vinci ou Michel-Ange – « deux génies absolus qui ont tout saisi sur presque tout, des modèles ultimes, inatteignables, mais très inspirants. » La sculpture, cette « école de l’humilité », Angelo la fréquente aussi en dehors de son travail, tantôt le nez plongé dans les chapitres de L’Anatomie artistique de l’homme rédigée par le peintre Arnould Moreaux, tantôt le nez en l’air devant les flèches d’une cathédrale – « la dextérité sans le savoir, c’est l’assurance d’aller droit dans le mur ! La pierre est un métier d’investigation, s’intéresser à l’Histoire, c’est juste un minimum ! » Mais avant de développer son goût pour l’érudition, il fallut toute la sagacité d’une intuition paternelle pour que le collégien près du radiateur déploie son potentiel : « Une fois, mon père m’a donné un bout de bois et m’a dit : “exprime-toi !” Cela m’a tellement plu que j’ai fait pareil avec de la pierre, en fignolant des petites figurines. » Son intelligence de la main ainsi révélée, Angelo se lance dare-dare dans un CAP, mais s’inscrit sans le savoir dans une voie qui ne pourrait satisfaire son imaginaire, habité de figures statuaires : « Par manque d’informations, je pensais que la taille et la sculpture recouvraient la même réalité, alors qu’évidemment, ce sont deux approches et deux cursus radicalement différents. » Au gré de ce malentendu initial, Angelo se dotera toutefois d’un solide arsenal ; à seize ans, il rejoint le monde de la taille. Fourbissant ses armes dans plusieurs sociétés, il apprendra des années durant à distinguer la nature des roches, à maîtriser son outillage, à manipuler avec précaution le marteau pneumatique – « le pétard dans le jargon. » Un beau jour de 2010, il recroise le fondateur de Tollis qu’il avait déjà côtoyé dans le passé. Son attrait pour la sculpture plus ardent que jamais, Angelo lui propose ses services, averti que les créations de Tollis sauraient pleinement combler sa vocation artistique. À peine intègre t-il l’entreprise qu’il se met à la page, apprend sous la coupe de mentors comme Michel Vion à « sculpter bien, puis vite, puis vite et bien ». Il découvre aussi la spécificité française de la démarche globale : « Contrairement à d’autres pays, il est courant de changer un élément dans sa totalité et pas uniquement les fragments abîmés. Je trouve que c’est une très bonne approche ! »
Quand il quitte les côtes normandes pour un voyage vers d’autres latitudes, Angelo choisit l’Italie – « le pays des sculpteurs par excellence ! » Mais ni son fils, qui se voit déjà « faire le même métier que papa », ni son épouse, qui pour les besoins de la cause poursuit à la maison son rôle de professeur, ne sauraient lui en tenir rigueur : « Elle enseigne l’histoire et la géographie, donc je me tourne souvent vers elle quand je cale sur un sujet. » Parmi ses violons d’Ingres, il y a cette guitare qu’il fait vibrer aux accords flamenco, il y a le sport dans tous ses états, notamment le karaté, que la ceinture noire entretient à coups de kata. Mais le naturel revenant toujours au galop, c’est dans les soixante-quinze mètres carrés de son atelier vitré de plain-pied qu’Angelo passe une grande partie de son temps libre à peaufiner des bas-reliefs en albâtre ou des pots pour un prochain concours. Modelant l’argile ou la terre, agitant ses doigts et ses spatules en se tortillant l’esprit, il poursuit avec patience, exigence et minutie : « Finalement, on ne sait jamais quand une pièce est finie ! »
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Panthéon
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Après une première carrière dans un cabinet d’avocat à Montpellier, découvrir Aurige aura marqué un réel tournant dans ma vie : celui de mes rencontres avec les monuments historiques. Et l’une des plus mémorables s’est sans aucun doute produite lors d’une visite en 2015, où tout le personnel du siège était convié à venir découvrir la restauration de la coupole du Panthéon. C’était à couper le souffle ; la conception de cet échafaudage pensé pour éviter la prise au vent, était déjà un sujet d’expertise en luimême ! Nos artisans avaient installé une plateforme sur tout le pourtour de la coupole ; j’ai même pu monter dans le péristyle, qui est encore plus haut. La vue sur Paris était tout simplement splendide. C’était une expérience ô combien privilégiée puisque l’intérieur de la coupole ne se visite jamais d’ordinaire, et que j’ai pu admirer les autres fresques dans les coupoles cachées ! Il est vrai que le métier de juriste revêt un sens tout particulier au sein d’Aurige. Au-delà de la politique bienveillante qui règne ici, j’ai la chance de contribuer à une aventure qui œuvre pour le beau, d’évoluer dans une Maison pétrie d’histoire ! Et puis je suis toujours heureuse de me rendre sur les chantiers ; c’est émouvant de voir la patte de tous ces artistes, de ressentir l’édifice au plus près. C’est précisément le but de ces visites : montrer à toutes celles et ceux qui travaillent dans les fonctions support que leurs efforts se matérialisent dans une réalité, dont la profondeur dépasse de loin toutes nos attentes !
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Sandy était une petite fille qui rêvassait en voyant les chapelles, les châteaux forts, et même les grottes préhistoriques.
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L’emménagement de sa famille dans un modeste village, tout près d’un sculpteur, lui fit hisser la pierre au rang de matériau noble : « Je voulais être archéologue parce que j’avais déjà cette passion pour ce genre d’endroits chargés d’Histoire, mais cette rencontre a été le point de départ qui a dirigé ma vie. Depuis la classe de cinquième, je ne me voyais plus faire autre chose ! » Pendant les vacances et après les cours, l’adolescente se rend donc dans l’atelier de l’artisan voisin, pour découvrir un geste qu’elle réalisera à son tour. Elle s’imprègne des odeurs, se confronte aux patines, travaille sur un buste qui se devait de parfaitement reproduire le bronze ou le cuivre verdi. Au fil des années, Sandy décrypte un métier qui l’emmène dans les catacombes des églises, et rencontre des personnalités pour le moins singulières : « Je me rappelle ce manœuvre qui assistait le sculpteur, il avait un physique incroyable ; il avait monté un calvaire en pierre massive sur son dos, d’un poids démentiel ! Il a littéralement porté sa croix ! » Parce qu’elle connaît déjà ce secteur qui ne tergiverse pas – « les gens pensent que c’est rude, et ça l’est, on travaille parfois par moins quinze degrés ! » –, elle quitte sa Lorraine pour rejoindre Dijon et le lycée professionnel, avec ses camarades surnommés les « casse-cailloux ». Si son gabarit peut détonner dans un milieu de gaillards, Sandy persévère et prouvera sans coup férir qu’elle peut le faire. Chantier après chantier, elle deviendra Tailleur de pierre.
En 2011, entendant parler des réalisations Jacquet, elle comprend qu’elle tient un projet qui saura la faire vibrer : « D’autres tailleurs que je connaissais avaient rejoint l’entreprise et me montraient des photographies de leurs réalisations ! Cela n’avait tellement rien à voir avec mes premières expériences que j’ai immédiatement voulu les rejoindre ! » De rosaces en fenestrages gothiques, Sandy a développé sa patience, sa minutie et les vertus de la concentration : afin de réassembler des décors ornant des cloîtres, des balustrades ou autres chapiteaux du XVIe, tous les mouvements doivent être étudiés pour se coordonner au pouième – « un millimètre de tolérance par mètre de pierre, au trait de moulure ! C’est essentiel, car même si chacun taille son propre caillou, ces ouvrages imposants sont avant tout des prouesses collectives ». Et si les outils ont évolué, si les disqueuses permettent de dégrossir, et que le pistolet pneumatique permet d’épargner les bras, le cœur du métier n’a pas changé dans ses substrats. Il a même gagné en secret : « Sans nos techniques et notre équipement modernes, on se demande franchement comment nos prédécesseurs faisaient pour sortir de tels bâtiments ! » Marteau qui se manie comme à l’époque, la boucharde se manie toujours pour peaufiner le moindre bloc ; et, puisque chaque pierre a été dûment numérotée, une fois que la fiche de débit a été dûment cochée, c’est la mise en palettes puis le cerclage avant expédition vers le chantier. Les touristes du monde entier pourront bien s’ébahir devant le faste et les détails que Jacquet a restaurés à leur attrait originel, Sandy connaît des ornements plus confidentiels. Car plus haut que le regard humain ne saurait porter, il y a ces angelots un brin farfelus qui cohabitent avec les oiseaux dans les flèches et les clochers ; ces gargouilles espiègles, ces personnages qui poursuivent leurs facéties depuis des siècles – « Plus on monte, plus c’est fantasque parce que les sculpteurs de l’ancien temps savaient que personne ne s’aventurerait aussi haut. Du coup, ils laissaient libre cours à leur imagination ! »
De la Sainte-Chapelle au château de Joux, en passant par les citadelles de Vauban, Sandy, qui aurait aimé être « une petite souris » du passé, a glissé sa signature sur d’innombrables pierres. Dans ces ateliers où la plaisanterie n’est jamais loin, les expressions du cru telles que « bassauter » – « pour “flemmarder” ! » – se sont mêlées au contact des Lyonnais qui font « à la z’œil ». Sandy n’a qu’à visser sa casquette à motif camouflage pour entrer en mode déroulage. Et quand elle remise son attirail, quand elle ne cause pas caillou avec son mari lui aussi dans la profession, la pile électrique laisse les forteresses cathares qu’elle aime tant, les ports de charge et le martèlement, pour randonner en silence. C’est là qu’elle élargit le monde minéral pour englober celui du végétal ; en passionnée de botanique, la maman ajoute aux pierres qui s’émoussent tout ce qui bruisse et qui pousse. Incollable sur les plantes et leurs propriétés – « il faut prendre du plantain si tu tousses ! » –, Sandy n’est jamais plus à son aise qu’à cet interstice entre deux univers, admirant le travail du lierre qui gravit lentement les ruines d’un temple, d’un sanctuaire.
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Aître Saint-Maclou
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Comme le ferait un médecin, j’interviens en amont des travaux pour réaliser mon diagnostic ; j’ausculte le bâtiment et je répertorie ses éventuelles pathologies ! En partant de modèles mathématiques, mon rôle est de renforcer la structure des monuments historiques tout en leur restant le plus fidèle possible.
C’est un métier qui me met en étroite relation avec les architectes pour définir l’épaisseur d’un mur ou d’un contrefort, la disposition des voûtes, des poutraisons ou encore la profondeur des fondations. Dès
lors, avec l’équipe de maîtrise d’œuvre, nous montons le dossier jusqu’à l’appel d’offres ; nous fixons les plans de conception en considérant, bien sûr, le budget du client. J’ai la chance de pouvoir me rendre sur des endroits magiques, parfois centenaires : le Panthéon, le Louvre, Versailles, Chambord, pour ne citer qu’eux ! Aussi, j’ai pu œuvrer sur l’aître Saint-Maclou, un cloître en pans de bois du Moyen Âge qui a servi pendant les grandes épidémies. Il était pratiquement intact, ce qui demeure exceptionnel en France !
Avec ses quatre ailes et sa cour centrale, c’est un chantier qui a réuni à peu près tous les corps de
métier. Nous avions même fait venir un charpentier qui travaillait avec des outils d’époque, ce qui donnait aux planches un aspect rugueux, vibrant, unique ! Notre intervention avait surtout vocation à consolider l’édifice afin de l’ouvrir au public, en prenant en compte les charges qu’il allait devoir supporter dans sa prochaine destination. Désormais, il accueille son atelier de poterie, son salon de thé, son restaurant et sa salle d’exposition – Aurige a fait de ce lieu fermé depuis cent ans un cœur vibrant de la ville de Rouen !
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Après plusieurs années passées dans le secteur médico-social, je me suis lancée à l’âge de 35 ans dans une reconversion professionnelle, afin de devenir conductrice de travaux.
J’ai dû reprendre un parcours d’étude, en commençant par le BAC et j’ai poursuivi par un D.U.T. de Génie Civil.
Lors de ma première année, j’ai choisi de réaliser un stage au sein d’une entreprise spécialisée et ce fut une révélation : J’ai décidé de devenir Conductrice de Travaux en maçonnerie-pierre-de-taille !
J’ai donc intégré une licence professionnelle Conservation et Valorisation du Patrimoine Bâti. Mon stage s’est déroulé au sein de l’entreprise Sèle à Nîmes, à la suite duquel j’ai été embauchée comme aide-conductrice de travaux en 2019.
Au quotidien, je suis l’interface entre l’architecte et les équipes de travaux. Je me suis tournée vers ce métier pour la diversité des tâches et l’alternance entre le bureau et le chantier.
J’ai choisi l’entreprise Sèle pour la spécialisation taille de pierre, les monuments sur lesquels elle intervient, pour ses savoir-faire et pour l’équipe professionnelle. J’aime voir quand un chantier prend forme, j’aime quand ce qui se trouve dans les dossiers et sur les plans devient réalité.
Dans mon enfance, je passais beaucoup de temps avec mes parents à reconstruire les murs en pierre qui entouraient la maison et j’étais toujours impressionnée par les bâtiments anciens en me demandant comment on construisait de tels édifices. Désormais j’y participe d’une certaine manière !
Le travail d’équipe est aussi très motivant. Le partage d’idées, de connaissances et la recherche commune de solutions est essentielle dans ma pratique professionnelle. J’ai besoin de continuellement m’enrichir !
J’ai également la chance de faire partie du Groupe AURIGE. C’est un groupe humain, qui donne la chance de pouvoir apprendre et évoluer dans le domaine du patrimoine, n’importe où en France.
My passion for stone came from childhood with the discovery of Romanesque and Gothic art, through numerous visits to monuments with my parents. I remember saying to my grandfather, in front of the Struthof memorial, that one day I would restore this monument!
After a stone-cutting CAP in 1999, I did a Tour de France for 7 years, to become a journeyman.
In 2009, I joined Léon Noël as a stonemason. At that time there were only two of us in the Strasbourg agency. I climbed all the levels there: site manager, then fitter, then works supervisor, to finally take over as head of the agency in 2016.
I have seen the agency develop over the years. We are now in our twenties. The transmission being essential in the culture of companionship, we currently welcome 4 young companions who are doing their tour of France. The goal now is to perpetuate the agency, to continue to recruit, to train teams, to meet the demands of our customers.
In 2018, we obtained the Struthof restoration site and my dream came true. I feel real pride when I pass by the monuments that we have helped to restore.
One of my most striking memories remains the restoration of the National and University Library in Strasbourg. It was my first major project as a works supervisor. We have worked on all the facets of stone cutting. There were also 26 other companies of all trades; a beautiful team project, delivered on time.
All my professional career and my current commitments were born at the Student Fair in 1993. It was there that I met a journeyman carpenter who told me about his job. He had the somewhat crazy project of setting up a school in the Jura to obtain a CAP-BEP, by setting foot on the Tour de France.
This is how I joined the first class of the European Training Institute for Companions of the Tour de France IEF-CTF. I was received Compagnon carpenter 7 years later. Why did you choose to work at Aurige? Because the Companions and Charioteer have common values: transmission, sharing and excellence.
After a few years as a works supervisor and well established in my Berry region, in 2007 I joined the MDB company based in Bourges, to take over the management and develop the carpentry activity. At MDB we have many qualifications and since last year the Bourges workshop has obtained the Label Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV) - The excellence of French know-how. What I like is being able to combine ancestral techniques and contemporary tools (numerical control, 3D plans, etc.).
It is also thanks to this that we can attract young talent, that the company remains competitive and attractive and that we can provide our customers with asset solutions that respond to current environmental, technical and thermal issues. My most memorable memory? Restoration of the framework of the nave of Saint-Etienne Cathedral in Bourges. 5 years of work on the little sister of Notre-Dame de Paris, that will not be forgotten.
After studying building engineering in Rennes, I did an internship devoted to the restoration of the old city center of Rennes, than I applied to Lefèvre. A job was available in Caen. This is where I started my career in 2008. A year later, my partner was hired in Paris, a place became available at Lefèvre in Gennevilliers, the planets were aligned, we left for the capital.
I was in charge of the Paris intramural public markets: les Invalides, the Opéra Garnier, Le Palais Royal, the Louvre. My first project: the restoration of the north tower of the Saint-Sulpice church. A project worth several million euros. For a start, it was a great project and I'm proud of the result!
In 2014, back to basics, in Rennes, in the local Lefèvre agency. Two years later I was promoted to work supervisor.
My role as Works Manager is to ensure the proper functioning of the sites. I supervise works foremen, I ensure the good administrative and financial management of the project and the management of about fifty companions. I like this versatility and the diversity of the people with whom I come to work.
What I like about Lefèvre is that we give young people a chance. I was trusted very early on, on major projects, and that is motivating. It has helped me grow and develop professionally.
My best memory? The Garnier Opera, with the restoration of the Emperor's Ramp. The site was technically complex, with a lot of equipment work and 3D surveys. We had the stonecutting and rehabilitation lots. We put everything down with the crane, for a nice end result and on time.
I studied precision mechanics, but fate got involved to point me toward the painting business. At the time my rugby coach was a works foreman in a painting company. He brought me in for a summer job and a year later as an employee. I started by hanging wallpaper, then painting, then worked my way up through the ranks, until I became a site supervisor. After ten years or so, the company closed and it was an opportunity for me to change companies.
I then applied to a job offer for Duval and Mauler; that was 22 years ago ... With the present team, we developed the Historical Monuments market, in which we had little presence. Today we work a lot with the Chief Architects. By their side I learned a lot. I have been able to follow several exceptional projects over the years. It’s beautiful to see a monument come back to life, to see its colors revive and finally regain their former glory!
As part of Aurige, we often collaborate between subsidiaries. With other exceptional know-how, the group's various workshops complement each other perfectly to address the many facets of heritage restoration.
What do I like most about my job? Working every day with different people and sharing my years of experience with others, with the same goal: the safeguard of our heritage.
Since my childhood, through my family, I have always been immersed in this culture of safeguarding historical heritage. I think this has been ingrained in me for a long time! After a construction supervisor diploma, I joined the engineering cycle to complete highschool.
I joined Lefèvre a little over 11 years ago. I first did my internship on the restoration site of the Saint-Sulpice church in Paris, then I was hired to work at Lefevre Renovation’s price study office. My various experiences have led me to work for the preservation of the monuments of the 20th century.
In 2016, in order to offer a specific response to the restoration of the first historic concretes, we integrated within Lefèvre a small company specializing in this subject: Novbéton. The idea of running a small structure within the Aurige group is a great opportunity. I find it reassuring to be able to rely on a well-knowed and well-organized group.
My mission at Novbéton is to respond to the requests of the project owners and project managers who have problems with the maintenance and conservation of monumentse built in concrete. What I really like taking ancient buildings through time. It is a multitasking job, in which you need a good ability to adapt and be very client-oriented.
After a construction management degree and a few years spent as a draftsman in an architectural firm, I found myself unemployed. A friend of my father's, at the time director of the Soporen, was looking for a fitter. During the job interview, I was able to highlight my drawing skills and my eagerness to learn. But I knew little about Historic Monuments. They told me “No problem, we'll train you, you start in two months!”. Thus began a wonderful human adventure that would last 36 years. I then worked for several other entities of the group, to come back where I started: Soporen; so I came back full circle.
I am thankful to Aurige for giving me such a great career. After these 36 years dedicating myself to Monuments, I am passing the torch. I’m retired, but I still work part time. I am staying to support my successor, pass on my knowledge and train the young people who are starting out. This role of transmission is very important for me, because our job is above all a matter of Men and Women. My daughter, a former nurse, is completing her professional reconversion within the company itself to become a fitter too ...
Stone cutter by profession, restorer of historical monuments by passion.
Fort Boyard, Tour Saint-Nicolas, Tour de la Chaîne, Saint-Louis Cathedral or the Town Hall of La Rochelle ... I work for the rebirth of historical heritage and I like to put my hands in old stones. After obtaining a CAP in the Stone Industry, a Professional CFA Certificate and a first experience as a stonemason, I put my expertise at the service of monuments in danger! I have worked with the Compagnons de Saint-Jacques since 2003. They trusted me when I knew nothing about the trade. They gave me time to learn and today it’s just happiness.
On a daily basis, I take care of the management of several projects and companions. I ensure that the rules for identical catering are respected. I chose to do this job because I wanted manual work, unusual, artistic and never repetitive. My job fascinates me, it is always a pleasure to restore monuments that have such a history and which often take place in unique settings. This is also made possible thanks to the Aurige group, which provides us with a good quality of work and exceptional projects.
My best professional memory at Les Compagnons de Saint-Jacques? Certainly, the construction site on Fort Boyard because we slept there, we enjoyed the sunsets in the middle of the ocean. We went there every Monday morning by helicopter then we left every Friday evening by helicopter. The deliveries of materials and equipment were made by helicopter hoisting. Then ... cut a pebble and put it in place for Fort Boyard, it’s incredible luck!
In general, after each completed project I feel pride. I am proud to have been able to participate in the renovation of a building built by our ancestors, and for which all possible energy had been given. No question of cheating with history; when a restoration is unveiled, the monument must closely resemble what it was when it was built!
I grew up in Touraine, where heritage is truly omnipresent; it marks childhood by its richness and diversity. I therefore directed my studies towards a BTS in tourism sales and production in Tours and then a Bachelor in Hotel and Tourism Management in Angers before pursuing a Master in Marketing and Tourism Management at ICOGES Lyon. Coming from the world of travel and responsible tourism, through my past experiences, I derive knowledge and requirements such as respect for the visitor in his differences or the requirement of quality of service. I have been working at Alfran, as manager of the Cassinomagus site, since March 2017. I arrived here a bit by chance, first by personal and family geographic choice. The opportunity for a position of responsibility was a fortuitous discovery. From my passion for the territory on which Cassinomagus is built, I take pride in promoting a heritage that belongs to all of us.
Strictly speaking, I did not choose this profession, I chose to respect my values even at work, which I do today by combining a work in a magical space in the heart of nature and an ethically perfect profession because linked to culture. On a daily basis, I take care of a versatile team in skills: botany, communication, maintenance, guided tours and HR management. I define the educational orientations and the themes of the tours, then I manage the relations with the heritage institutions and the archaeologists who excavate the site.
My best moments? In summer, before the days often busy with summer visitors, I particularly appreciate arriving before the team to "wake up" the different areas of the site: open the gates of the thermal baths classified as Historic Monuments, browse the park, its ancient garden and its orchard or illuminate the remains of the aqueduct. In these moments, I am extremely proud of my mission and the teamwork carried out at Cassinomagus. It is wonderful to realize that under the "ALFRAN Era" the record for the number of annual visitors is reached on the site, with an excellent level of satisfaction.
The Aurige group? It brings credibility and seriousness to our activity.
Nothing predestined me to pursue the career I have made. When I was younger, I never paid attention to historic monuments or the woods. Son of surgeon parents, I naturally turned to a career in medicine. In 1998 I gave up everything to return to a manual trade. I then took a carpenter's CAP at the Fédération Compagnonnique des Métiers du Bâtiment. I like to redo the same and I have satisfaction in dismantling, reassembling or replacing a frame. What I like is that I work as much with my head as with my hands! Most carpenters make new wood, I have been passionate about restoring old wood from the start. I got to know MDB during my tour of France and I have been part of it for 15 years now. From the start there was a good understanding and interesting projects. I particularly remember the construction site of Notre-Dame de Paris where the belfries and bell supports were restored. Or again, at the Palace of Versailles - the site of the royal opera house in which the framework had been demolished. I'm happy to be part of a solid group like Aurige. This is our source of references. Without the group we would probably not have such beautiful sites.
Since childhood I have been drawn to heritage in all its richness. During family visits to historic sites, I was constantly looking for hidden passages and details in the sets. I lived in Canada and discovered the recent history of this country and its built heritage there. It made me realize the richness of our French heritage and the chance we have to be able to intervene in these places steeped in history. After preparatory classes in Physics and a course at the Polytechnic school of Grenoble, I carried out my end of study internship in the Tollis workshop. I was then hired there in October 2018. I will long remember my first day at Tollis: my chef handing me a helmet and telling me that we were leaving for the construction site… the Royal Chapel of the Palace of Versailles! Versailles seen from the roofs, under the snow and without any visitors in the gardens ... unforgettable! The environment and the conditions in which this work is carried out suit me, because a significant part of the work supervisor's missions takes place in the field and thus leaves no room for routine! In addition, this job allows me to go behind the scenes of construction sites and follow a project in its entirety, which is an essential aspect for me to give meaning to the actions carried out. On a daily basis I take care of the technical aspects of the sites, to provide answers that are in accordance with the rules of the art and the conservation of the aesthetics of the ornaments that we are restoring. I organize the logistics and supply of the sites, I implement the safety instructions, I constitute the teams and I participate in site meetings. You have to be organized, inventive and pragmatic to deal with the many “urgent” situations. What motivates me the most? Participate, even on an ad hoc basis, in the conservation and renewal of a site, or a building, which has witnessed many human histories and to ensure that it can still mark future generations. And then there is the interaction with the companions and the measurement of the before / after, of what was made possible by their know-how. I chose to stay at Tollis for the diversity of the interventions, the nature of the know-how present within the workshop, as well as its human size. In addition, the workshop is part of the Aurige group, which brings together a wide variety of trades and has a large geographic distribution which allows it to work on a wide spectrum of operations.
I learned the trade with my father who was an electrician. He trained me and gave me the taste of well done job. A few years later, he went to the Caracas metro construction site. I didn't follow he and then I created my own company on the island of Reunion.
When he came back we decided to work together. Initially we had 6 employees, then our business grew and we ended the adventure with a hundred employees. This path allowed me to access many trades such as electricity, plumbing, tiling, painting, structural work or rehabilitation.
And then one day I went back to France and I happened to meet a former director of Jacquet Industry. He was looking for a site manager. It was the beginning of a great adventure.
My first project leaves me a very strong memory. It was on the basilica Saint-François-de-Salles in Thonon-les-Bains. The difficulty lay in the dismantling of the flying arches of the building. I had found an innovative methodology, but something was missing from my proposal; I had to go further to make my device operational. A leader of the group who visited the site by chance, instinctively helped me by drawing a diagram to complete my solution. This is a good example of collaboration and support as can be seen at Aurige.
Wood has always attracted me. Already at the age of 6 or 7 I saw my father tinkering and I loved manual work. So I entered the Companions at 16 years old.
I did the Tour of France, to return to Bourges 10 years later, on my homeland. I joined MDB in 2006. I chose this company because it was not just posing; she made her own joinery, carpentry and furniture, and this became rare in this business. Today I am Workshop Manager. I like working with wood. Starting from the raw material to arrive at a single piece, that's what motivates me. Techniques evolve and tools too.
I am currently trained on new, more modern machines, to progress and adapt. My job is also to pass on my knowledge to the young people who come to us. They are takers, that's nice. I can guarantee you that succession is assured!
My most important project? A castle owned by a private owner, for which the volume of work was impressive. The raw wood arrived at the workshop and it came out with beautiful moldings. We had to put in place a very precise logistics to facilitate the installation on site by our teams. A life-size puzzle! I felt a very special emotion when I discovered the final result.
I live between Nîmes and Arles, a rich region of heritage. Child I was already walking on the Pont du Gard that made me dream. My father was a mason contractor and I had fun cutting blocks of aerated concrete. But my heart was swinging between becoming a trumpeter and stonemason.
I finally trained to become a stonemason, but I managed to reconcile the two since I was also able to play the trumpet in the orchestra of the feria in Nîmes. I went to Sele in 1992 as a stonemason, and then I became head of the workshop. I then followed a training course and today I am site manager on the arena of Nîmes. At Sele I really touched all aspects of the job. I even participated in the extraction of arena stone in our Barutel career. The restoration of arenas is one of the most important building sites in France.
It will spread over the next fifteen years. For now we have delivered only the first two tranches. I organize the work of the companions, I make sure of the quality of realization of the works while guaranteeing the safety on the building site and the respect the deadlines. I bring my experience and my technique to the team to find solutions and work better. I am proud of what we achieve there.
I have been working at Renofors for 25 years and this company has given me the opportunity to evolve. I joined in 1994 as a companion, became team leader, site manager and then works manager. My job is to find the right techniques to repair, strengthen and solidify the structure of buildings. Each project is different and that's why my passion has stayed intact throughout the years. Some mission has even led me to travel in Africa or Belgium.
My most remarkable realization? The restoration of the Halles du Boulingrin in Reims. They trusted me to carry out tests on the concrete treatment. We searched and developed new processes and techniques to achieve optimal results. We won this market that lasted two years. It was a real challenge and I feel proud of the result.
Nowadays, thanks to my years of experience and my technical knowledge, I am helping the work drivers. I offer my advice on whether the techniques and the preliminary studies will be applicable in real life.
The strength of our company is teamwork. We are united as a family.
Working as a family, how is it?
Gilles: Great ! I'm very proud of my son. He has acquired great responsibilities and manages major projects. I will retire in 2 or 3 years, after almost 40 years at Lefèvre! My last job will be with him, working on the Bayeux Cathedral. We’ve come full circle!
Tristan: It’s still early in my career and it is a real asset to be able to benefit from my father’s experience. It really helps me to thrive.
Have you followed the example set by your father in choosing this job?
T: It's true that I spent a great deal of my holidays on the construction sites with him. As a little boy, I once told him "one day I will be bossing you around! ". I first started with a few internships at Lefèvre and then I was hired full-time in 2015.
G: He was right, because it is the case now! Restoring the Historical Monuments is a bit of a family affair, my father-in-law was a slater, and my daughter's husband is a carpenter-joiner.
A family anecdote to share with us?
T: On a construction site, I found by chance on the cathedral of Bayeux a stone which had been put by my father before my birth in 1987. His name was engraved on it! It moved me a lot.
G: I myself had found one with the name of my father-in-law, engraved in 1955, in the Lantern Tower of the Men's Abbey. There are sometimes funny coincidences in life.
I was born in Turkey and moved to France for love after meeting my wife in 2012. I first worked at Lefèvre, then at Leon Noël, first as a temp worker and then in a full-time position after a year. Even though my training is in traditional masonry, ever since discovering historical restauration I can no longer fathom doing anything else.
Since 2017, I’ve been managing the restauration of Guise’s Familistère (a landmark housing complex for working class families). I’ve become completely steeped in the site’s history: I’ve read about it and visited the museum. Even my keychain is from the Familistère’s gift shop. I’ve become a diehard Guise fan! I oversee the Léon Nöel team on site as well as the other trades involved in the project. I want the restauration to be beautiful and well made in order to honor and enhance Léon Nöel’s image. I document the work progress on Facebook and my posts get likes from Turkey!
Every day, I give something of myself to the monument and to Léon Nöel. I add value to France. My parents recently came to visit me in France for the first time. I was so proud to show off the Familistère and present my accomplishments. My father was blown away, it was a very emotional moment.
In conclusion: Işimi seviyorum*!
* I love my job!
I trained as a physicochemist and, as I’ve always wanted to work in the cultural domain, I specialized in the study of construction materials degradation in historical buildings.
After various job experiences in laboratories and consultant firms, working on projects as diverse as stone desalination, stained glass, and murals, I joined E.C.M.H. in January of 2015. E.C.M.H. is a subsidiary of the Aurige group. It specializes in the diagnosis of the pathologies affecting historical buildings. Within the scope of our missions, we work in synergy with the group’s other subsidiaries as well as architects and custodians… My job consists in visiting the sites to make observations, collect samples and experiment with treatments in order to establish an intervention protocol.
My work allows me to interact with a large number of people from diverse backgrounds, all connected by their shared love of history and cultural heritage. This is, I think, the key benefit of my job, as it has allowed me to develop both my technical and human skillsets. I am fully aware of how privileged I am to be sharing knowledge and learning with people passionate about what they do in unique settings.